Nous publions ce post à mode de divulgation de la histoire de la sérigraphie et arts graphiques en général.
Extrait de la publication de la revue le Tamis de 1967.
En cette ère des plastiques, où en Allemagne seule la vente des encres pour l'impression d'objets en plastique tels que des seaux, des flacons etc... [le plus souvent fabriqués en polyéthylène et PVC) a dépassé le million, l'emballage de bois conserve une position brillante.
Cette matière naturelle et noble ne convient pas, il est vrai, à l'emballage d'articles vendus par grandes quantités; mais il n'empêche que le bois demeure un matériau précieux pour l'emballage et l'expédition de cadeaux réclamant une belle présentation.
ll ne fait pas de doute que le bois a été une des premières matières utilisées par les hommes à des fins d'emballages. De même, la décoration d'emballages de bois tels que des boîtes, des caissettes etc... est déjà d'un usage très ancien.
Autrefois, cela se faisait par l'empreinte de toutes sortes de signes et de dessins grossiers à l'aide d'un cachet brûlant. Celui-ci colorait le bois aux endroits voulus, le rendant plus foncé, souvent même tout a fait noir. ll était évident que ces marques sur le bois pouvaient être facilement imitées en sérigraphie.
Aussi, ne fallut-il pas longtemps, pour qu'en utilisant des encres à papier mates et transparentes, on réussisse à égaler l'aspect des lettres et des marques gravées au chaud. On trouva même vite qu'il était possible de faire beaucoup mieux et à l'aide de châblons photographiques, on reproduisait des détails beaucoup plus fins, comme on n'avait jamais pu le faire avec un cachet brûlant.
De plus, le procédé sérigraphique se révéla beaucoup moins cher; aussi, l'achat de coûteux cachets de métal ne se justifia-t-il pas plus longtemps.
Et c'est ainsi qu'on reproduisait des gravures anciennes sur des emballages en bois, de vin et de champagne, comme on le voit sur la fig. 1.
ll s'agit ici d'une vue séculaire du Vieux Rüdelsheim, la cité vignicole par excellence.
ll faut remarquer avec quelle beauté cette fine gravure ressort sur le bois clair. . Sur la fig. 2 est reproduit le couvercle d'un emballage pour «Cognac».
La gravure représente l'ancienne ville impériale de Nuremberg. A l'heure actuelle, on en est arrivé à ne plus se contenter de reproductions en une seule couleur. Le bois, qui n'est pas en soi une matière trop absorbante, se prête de manière excellente à l'application de dessins polychromes. ll suffit de veiller à n'utiliser que des encres sérigraphiques ayant une très bonne couvrance. La fig. 3 en est un exemple.
Elle montre un emballage pour pains d'épices, décoré d'une petite image d'enfant en deux couleurs, et sur lequel l'auteur du cadeau transmet ses salutations de Nuremberg ! Les mêmes encres que celles pour l'impression du papier, mates, satinées, transparentes, peuvent très bien être vernies. On ne le fait pas en général pour des imitations de cachets passés au chaud. Toutefois, on vernit souvent des impressions telles que celles montrées sur la fig. 3.
En pratique, on se sert en général de vernis cellulosique, parce qu'il sèche très vite. Cependant, il peut arriver qu'après le vernissage, l'encre sérigraphique s'écaille en même temps que la couche de vernis que l'on a appliquée. ll faut en rechercher la cause dans le fait que le vernis a absorbé une partie du plastifiant qui se trouve dans l'encre; d'où la couche est tant soit peu devenue fragile et a perdu de son adhérence sur la matière imprimée. Bien souvent, on peut remédier à ce mal en rendant l'encre plus élastique.
