Nous publions ce post à mode de divulgation de la histoire de la sérigraphie et arts graphiques en général.
Extrait de la publication de la revue le Tamis de 1967.
Le premier problème qui se pose résulte du fait que l'on se trouve devant un objet à imprimer dont les contours diffèrent de diamètre à tous les endroits.
Quand on imprime des objets cylindriques, le développement entre le châblon et la matière à imprimer est toujours le même sur toute la largeur. Pour imprimer un objet sphérique, il faut, tout comme pour un objet cylindrique que l'impression se développe autour de son axe. La dimension du contour varie donc depuis le plus grand cercle de la sphère, jusqu'aux plus petits, pratiquement zéro, aux extrémités. Quand, pendant l'impression, l'objet sphérique tourne autour de son axe, la vitesse d'impression est sensiblement moindre au centre, donc la où le contour est le plus grand. que par exemple à l'extrême limite ou il est possible d'imprimer. Par conséquent, l'image est réduite près du plus grand cercle de la sphère. tandis que vers les extrémités elle est allongée ou élargie, C'est ce qui empêche le châblon de reproduire fidèlement le décor. Quand il s'agit, par exemple. de reproduire un texte, on peut pallier aux malencontreuses distorsions dès la confection des diapositives, de telle manière que l'on obtienne la forme voulue lors de l'impression. On ne peut toutefois éviter un maculage de l'imprimé aux extrémités du décor.
ll existe deux possibilités d'imprimer un objet sphérique sur toute sa surface:
2, en imprimant des bandes, alternativement comme on procède pour imprimer des cylindres et comme on procède pour imprimer des cônes.
Si on choisit la première manière, il faut alors travailler avec un châblon plat, normal, dont la toile est très fortement tendue dans le sens de l'impression, mais très lâche dans le sens de la largeur. Vu la faible tension de la toile dans la largeur, le châblon est obligé de s'ajuster sur l'objet à imprimer, sous la pression de la racle, qui doit avoir le même arrondi que la surface a imprimer. de forme sphérique. Si on a quelque expérience de cette pratique, on peut, avec un tel châblon. imprimer une largeur d'environ 50% du contour de l'objet. Pour cela, on ne peut utiliser, bien entendu. que du perlon ou du nylon comme toile d'impression.
Quand on met la machine en impression, il faut spécialement veiller à ce que l'objet à imprimer soit bien serré contre le dessous du châblon. Si on préfère la deuxième manière de procéder. celle-ci consiste à fabriquer un cadre dont la forme épouse celle de l'objet a imprimer. Ici. naturellement, on peut se servir de toiles métalliques. Il va de soi que l'on doit disposer pour cela de cadres spécialement courbés. de la même forme que le support. Cette méthode permet d'imprimer environ 70 % du contour de l'objet.
La dureté de la lame de caoutchouc de la racle doit osciller entre 70 et B0 shore. ll est évident aussi que la racle de caoutchouc doit avoir une forme correspondante ‘a celle de l'objet a imprimer. Son profil doit être taillé en forme de cône, à angle droit.
L'impression ne peut s'effectuer à la main, mais à la machine exclusivement. Pour la bonne mise en impression de la machine. il faut tenir compte des points suivants: Les porte-objets doivent être montés en ligne sur le dispositif d'alimentation dont les barres porteuses, de leur cote', doivent former un parfait angle droit avec la ligne suivie par le châblon. Les porte-objets doivent être places tout près de l'écran et de telle manière que la surface à imprimer soit déjà poussée légèrement dans la toile. Le raclage sera fort simplifié par là.
La racle, l'élément le plus important du procédé sérigraphique, doit se trouver sur la même ligne que les porte-objets, donc exactement sur le plus grand cercle de la sphère que représente la forme de l'objet à imprimer. Si la racle est un peu trop longue ou trop molle, elle déviera légèrement de la ligne du grand cercle pendant l'impression. Dans ce cas, on déplacera un peu la racle dans le sens opposé.
Pour terminer, quelques fautes et leurs causes :
Causes:
-la pression de la racle est trop légère;
-la racle ne se trouve pas dans la bonne direction par rapport à l'objet à imprimer;
-la racle n'est pas bien taillée.
Cause:
-la racle ne couvre pas l'objet à imprimer en suivant sa forme.
Causes :
-la racle ne se trouve pas exactement sur la ligne du grand cercle;
-l'objet à imprimer est trop haut;
-la pression de la racle est trop forte.
Cause :
-le parcours de la racle est trop long et elle passe au-dessus de l'image déjà imprimes.
L'électricité statique, ce vieil épouvantail qui a tourmenté l'industrie sérigraphique depuis des années, a finalement été utilisée, et une nouvelle méthode a été mise au point pour la fabrication de châblons directs et indirects sans qu'i| soit besoin d'un châssis pneumatique d'aucune sorte.
Applicable a toutes les dimensions de châblons, le procédé est rapide, précis et sûr. Que l'on insole un châblon de quatre pouces carrés ou de quarante pieds, on se sert du même équipement.
Parfaitement mobile, l'appareil peut être transporté n'importe où dans l'usine. Ainsi, il peut être utilisé, et les dessinateurs s'en servent pour la composition de projets sans l'aide de bandes adhésives.
L'appareil se compose d'un moteur portatif, léger, d'une barre de fixation et d'un fond électrisé qui est la surface opérante.
Méthode indirecte.
Le procédé a un autre avantage. c'est que. lors de la préparation du châblon pour la confection de l'écran par la méthode indirecte, aucune surface de l'atelier ne doit être occupé. Tout le travail se fait sur un plan vertical, le long du mur.
La partie du mur destinée a ces opérations est d'abord peinte en noir afin d'éviter toute réflexion de lumière, Ensuite, on cloue au mur ou on attache avec des crampons du treillis métallique ordinaire, en aluminium que l'on peint en noir. Il faut un soin particulier pour pendre le treillis au mur.
La dimension de celui-ci sera la grandeur maximum du projet que l'on veut reproduire. Ce treillis métallique sera électrise, et comme le nouvel appareil permet de travailler avec n'importe quelle dimension de treillis chargé d'électricité, on peut en couvrir un mur entier, si on y voit un avantage, et l'électriser, afin de pouvoir confectionner un châblon aussi grand que le mur ou aussi si petit qu'on le désire.
On place une feuille de plastique, de préférence de l'acétate de trois mil, sur le treillis électrisé. La feuille ne doit être fixée que le long du bord supérieur de manière que le film et le positif puissent facilement être placés sous elle. On place le positif sur le film, dans la position voulue. Tous deux sont alors posés sous la feuille de plastique, contre le treillis métallique électrisé, le positif faisant face à la feuille de plastique. En appuyant sur la pédale du moteur, on fait passer la barre de fixation sur tout le positif. Cette opération fixe étroitement le positif, le film et la feuille de plastique contre le treillis électrisé, grâce à l'électricité statique. Alors tout est prêt pour l'insolation. La source lumineuse que l'on utilise généralement peur servir. S'il s'agit de la confection, de grands écrans, il se peut que la source lumineuse doit être déplacée et plusieurs expositions effectuées. La feuille d'acétate, le positif et le film sont étroitement maintenus ensemble par l'électricité statique et il n'y aura pas de réfraction quand on déplacera la source lumineuse d'un endroit à l'autre. A moins qu'on les sépare de force, l'adhérence électrostatique de la feuille d'acétate, du positif et du film, durera plusieurs heures.
Méthode directe.
Pour préparer des câblons en vue de leur confection par la méthode directe, le procédé offre les mêmes avantages que pour la méthode indirecte.
Une surface électrisée est toujours nécessaire. Cependant, puisque le positif sera placé sur la face de l'écran, la surface du fond électrisé doit être posée contre le revers de l'écran, et parfaitement contre celui-ci. C'est pourquoi il est nécessaire d'avoir un fond électrisé dont le périmètre correspond à celui du châssis de l'écran. Le fond électrisé doit être plus grand que le positif qui est placé contre la face de l'écran. Le travail peut se faire sur un plan horizontal ou vertical.
Si on travaille verticalement, on peut attacher au mur un châssis en bois. On recouvre alors ce châssis avec n'importe quel métal disponible: treillis métallique, plaque d'aluminium ou même anciennes plaques d'offset. Quand on a attaché au mur ce fond électrisé, on accroche l'écran présensibilisé au haut de ce fond. Le positif est mis en place et la couverture d'acétate de trois mil est placée sur le dessus du positif. En appuyant sur la pédale du moteur, on fait passer la barre de fixation sur tout le positif et la couverture réunis. Cette opération fait s'appliquer étroitement le positif et la couverture contre l'écran présensibilisé en vue de l'insolation.
Quand on travaille de manière horizontale, l'écran présensibilisé peut être préparé de la même façon que dans la position verticale. Lorsque le positif et la couverture ont été calés contre l'écran présensibilisé, ils peuvent être mis en position verticale pour l'insolation. Toutefois, le fond électrisé doit tout le temps être maintenu contre le dos de l'écran présensibilisé. Si le fond électrisé s'est détaché de l'écran quand on les a changés de position, le positif et la couverture peuvent se séparer pendant l'insolation. Il est donc préférable, quand on prépare un châblon présensibilisé pour la méthode directe, de faire les opérations dans le sens vertical. On fera exception à cette règle si la source de lumière pour insoler vient d'en haut. Dans ce cas, il vaut mieux procéder aux opérations sur un plan horizontal.
La durée de l'adhérence du positif et de la couverture à l'écran varie d'après l'état d'humidité. Le minimum est d'une heure, toutefois, ce qui est bien assez pour insoler l'écran.
S'il s'agit d'un écran d'acier inoxydable, on n'a pas besoin d'un fond électrisé, car l'écran métallique lui-même peut jouer le rôle de fond électrisé. C'est pourquoi, quand on utilise une toile métallique, cette préparation électronique de l'écran est «naturelle».