Nous publions ce post à mode de divulgation de la histoire de la sérigraphie et arts graphiques en général.
Extrait de la publication de la revue le Tamis de 1967.
Emballage et déballage.
L'humidité de l'air ambiant lors de l'emballage en usine se situe aux environs de 50-60% d'humidité relative. Afin de conserver ce degré d‘humidité, chaque paquet est enveloppé dans de large feuille de polyéthylène ou de papier.
Les feuilles refendues dans le support sont particulièrement sensibles à l'humidité et a la chaleur, de même que les feuilles de matière plastique. Quoique cette dernière est généralement stable. il faut tenir compte du fait que le papier support ne l'est pas. Il réagit à l'humidité et à la chaleur et crée des différences de tension et peut «jouer», comme on dit.
Une attention particulière est de rigueur en impressions multicolores si le tirage de la première passe a été fait par temps sec et s'il pleut à la deuxième. Dans un tel cas, les fautes de repérage sont à craindre.
Stockage.
En magasin, n'empilez jamais plus haut que 50 cm. Un trop grand poids ferait ressortir l'adhésif couché entre le papier et le support, et les feuilles colleraient sur tranche. Déjà 100 feuilles ont une épaisseur d'adhésif de 3 mm. Si les feuilles subissent une trop grande pression vous faudra aérer et frotter au talc sur les tranches, c'est-à-dire: refaire le travail que le fabricant avait accompli pour vous.
Avant le tirage.
Toutes les feuilles sortant de l'usine sont par- faitement equerrées sur les 4 côtés. Les deux bords dans le sens du papier ne sont pas gommés sur une largeur de 2-3 mm. Mais sur les deux autres bords, dans le sens de la coupe transversale, l'adhésif se trouve rogné à vif, cest-à-dire approximativement 3 mm d'adhésif sur la tranche d'une ramette de 100 feuilles. Et pourtant, les feuilles sont emballées prêtes à l'impression, et ne collent pas les unes aux autres. En cas d'un stockage trop prolongé ou si celui- ci n'a pas été effectué dans des conditions requises (empilage excessif ou température trop élevée), il peut arriver qu'un léger collage sur tranche se produise (sens transversal). Dans ce cas, il faut bien aérer les feuilles avant impression. Dans des cas extrêmes, prendre un tampon d'ouate industrielle bien imprégnée de talc et frotter énergiquement les tranches, ayant préalablement aéré la pile.
Massicotage.
Si vous êtes obligé de rogner avant le tirage:
La lame du massicot doit être bien affûtée et tranchante au possible.
Ne donnez que le minimum de pression.
Ne coupez pas plus de 200 feuilles à la fois. Moins si possible.
S'il y a des particules d'adhésif collées a la lame après un certain nombre de coupes (en coupant 200 feuilles la lame doit traverser environ 6 mm de colle !) il n'y a qu'à passer un chiffon humecte d'essence pour nettoyer celle-ci. Aussi, avant la coupe il est à conseiller d'étaler au doigt un soupçon de glycérine sur la lame.
Après massicotage en petits formats ou après la coupe des feuilles en étiquettes, les tranches rognées se trouveront légèrement collées. C'est normal. Faites aérer de tous les côtés et frottez énergiquement avec du talc.
Encres.
L'encre est fonction du papier, c'est-à-dire qu'il faut prendre les encres qu'on aurait utilisées normalement suivant le choix du papier d'im« pression. Aujourd'hui chaque fabricant d'encres est à même de fournir d'excellentes encres. ll y a une encre convenable pour chaque papier, pour chaque sorte de plastique. En général, on peut dire que toutes les matières auto-adhésives sont facilement imprimables, mais qu'il faut faire des essais préalables avant de s'attaquer à l'impression de certaines matières plastiques. Comment expliquer alors les nombreuses réclamations affirmant que l'encre. soit ne tienne pas, soit qu'elle ne couvre pas et qu'elle moutonne ? Les fournisseurs d'encres sérigraphiques vous diront:
«Il est conseillé de nettoyer la surface des matières plastiques avec de l'essence avant impression.»
Cela n'est pas toujours faisable. Aussi, n'acceptons pas facilement ces particularités dues aux facteurs chimiques et techniques des P.V.C. Notons plutôt que les derniers développements dans le domaine des encres sérigraphiques permettent de parer a ces difficultés. Les encres sérigraphiques vinyliques contiennent des solvants qui améliorent leur bon accrochage, Ces solvants attaquent la surface de la feuille dé P.V.C., ce qui a pour résultat une liaison étroite entre l'encre et le support. La résistance au grattage est parfaite. Une adjonction plus importante de solvant aura raison des surfaces les plus récalcitrantes. Le juste dosage du solvant est une question d'expérience. Très important: outez le solvant que progressivement et régulièrement. Lorsque l'encre est trop épaisse, il arrive souvent que le tireur y flanqué un coup de solvant, sans doser, sans homogénéiser. Et après on est tout étonné de voir la feuille réagir violemment.
Siccatifs.
Tout comme c'est le cas du papier gommé ordinaire, le verso du papier d'impression est recouvert d'adhésif. Il n'y a donc aucune pénétration d'air du côté gommé. ll peut en résulter un léger ralentissement du séchage.
N'utilisez jamais trop de siccatif afin d'accélérer le séchage. Mélange' à l'encre, le siccatif pénètre dans le papier et entre en contact avec l'adhésif déposé au verso. Presque tous les siccatifs contiennent soit du manganèse, soit du cuivre ou du cobalt ou une combinaison de ces trois métaux. Ce sont, du point de vue chimique, les pires ennemis de l'adhésif dont le composant principal est constitué par le latex. En ajoutant trop de siccatif, l'adhésif se décompose et, par suite de la transformation chimique qui s'opère, l'encre ne sèche pas.
Séchage.
Comme pour le papier ordinaire, une bonne aération bien uniforme des feuilles imprimées est la condition primordiale. Plus le solvant s'évapore vite, moins son action sera dangereuse. Voici un exemple puisé dans l'expérience: 2/3 de feuilles en excellent état; 1/3 inemployables parce que l'encre ne sèche pas, l'encre étant mou et en décomposition.
La cause : Dans les claies de séchage toutes les feuilles se trouvant en haut étaient bonnes. celles d'en-dessous mauvaises, par suite d'une aération insuffisante les vapeurs des solvants étant tombées. La conséquence en est que les solvants stagnants entre les claies du bas ont attaqué la matière, l'ont pénétrée et, de ce fait, ont provoqué une réaction chimique entre les composants de l'adhésif et ceux, combinés, de _ la matière plastique et de l'encre. Cette action a fini par détruire l'ensemble.